dimanche 29 mars 2015

Ces objets qui nous envahissent : plan détaillé d'écriture personnelle



Doit-on s'affranchir des objets ?

Plan :
1) L'homme ne doit pas s'affranchir des objets.
Argument 1 : A première vue, on pourrait penser qu'un affranchissement total serait impossible. Exemple : Même Diogène utilisait et possédait quelques objets. Or à l'impossible nul n'est tenu.
Réfutation de l'argument 1 : Cependant, ce n'est pas impossible de vivre sans objet. Exemple : Un ermite comme Siméon le Stylite ou un enfant sauvage comme Victor de l'Aveyron n'ont-ils pas vécu sans objets ?
Argument 2 : Se passer des objets reviendrait à vivre comme un animal. Ce serait perdre son humanité. On suppose que l'homme se distingue de l'animal par sa capacité à fabriquer et utiliser des objets (des outils en particulier). On ne voit pas pour quelle raison l'homme aurait le devoir de ne pas être humain. Ce serait contradictoire.
2) Mais s'affranchir des objets peut signifier autre chose que s'en passer totalement. Certes nous dépendons des objets parmi lesquels nous vivons. Mais cette dépendance n'est pas une addiction.
Argument 1 : Elle le devient si notre attachement à l'objet nous cause une gêne, une souffrance et nuit à notre équilibre. Ainsi certains souffrent de leur dépendance à la cigarette, au jeux vidéo, au portable. Alors, l'affranchissement consiste en ce cas à maîtriser l'usage de l'objet, à être capable de s'en passer ou de moins l'utiliser. Le devoir se trouve en ce cas motivé par une raison qui est le bien-être, l'équilibre ou la santé.
On peut donc penser qu'il est impératif de rester maître de l'objet et de ne pas aliéner sa liberté par une dépendance périlleuse.
Argument 2 : Peut-être faut-il aller plus loin et dire que nous avons le devoir de nous libérer d'un surcroît d'objets même si nous n'en sommes pas esclaves. C'est la position de Gandhi qui prônait la simplicité volontaire afin de réduire les inégalités. En ce cas le détachement vis à vis des objets est destiné à éviter une souffrance sociale et non une souffrance individuelle.
Kant pense que l'homme a le devoir de perfectionner son humanité et de concourir au bonheur d'autrui. Ces devoirs sont ce qu'il appelle des devoirs imparfaits parce qu'ils n'ont pas de limite. La façon de remplir ces devoirs varie selon les cas.
Abandon de l'argument 2 : La pauvreté volontaire est-elle une façon de contribuer au bonheur d'autrui ? Ce n'est pas certain. Il faudrait prouver que les inégalités sont mauvaises pour l'homme, ce qui reste à démontrer. 

En conclusion, nous voyons que se passer totalement des objets ne peut être un devoir de l'homme. En revanche, conserver sa liberté à l'égard des objets est nécessaire à notre perfectionnement. Du point de vue kantien, c'est donc un devoir. Il ne s'agit pas de se priver totalement d'eux mais de ne pas leur sacrifier notre liberté et notre moralité.

mardi 24 mars 2015

ces objets qui nous envahissent : plan d'écriture personnelle


Trois qualités font la réussite d'un travail d'écriture personnelle : une bonne argumentation, des illustrations culturelles et une expression correcte.
Voici un exemple de charpente argumentative sur le sujet suivant :
A-t-on des devoirs envers les objets ?
Remarque : il s'agit d'une question dont la réponse doit être oui ou non, ce qui est le cas à l'examen le plus souvent (parfois c'est une question qui vous invite à choisir entre deux termes reliés par "ou"). 
L'homme a-t-il des devoirs envers les objets ?
Plan :
1) On a des devoirs envers les êtres humains ou Dieu ou à la rigueur des êtres vivants (" droits de la terre "). Mais les objets ne sont pas des êtres vivants. Donc pas de devoir envers eux.
Les devoirs vont avec les droits. Il y a le droit à la vie, à la sécurité, à la liberté et à la propriété. Or les objets ne sont pas aptes à bénéficier de ces droits. Donc pas de devoir envers eux.
2) Cependant : Si l'on brûle un drapeau français on est condamné. Si les talibans détruisent des statues de Bouddha ils sont condamnés. Si un chrétien ne respecte pas un crucifix, il commet un péché. On aurait alors des devoirs envers certains objets, des objets symboles.
S'agirait-il de fétichisme ?  Traite-t-on ces objets comme des idoles ?
3) Non, on peut penser qu'il s'agit du respect du droit de propriété : ces objets sacrés appartiennent (en nue-propriété en quelque sorte) au peuple (drapeau), à l'humanité (statues), à Dieu (crucifix). Si nous les détruisons, nous enfreignons le devoir de respecter la propriété. Ce n'est pas l'objet lui-même envers qui on a un devoir mais l'humanité ou la divinité qu'il représente.
Si nous avions un devoir envers le drapeau français en lui-même alors la loi devrait condamner sa destruction en privé. Or elle ne le fait pas. Donc...

Faites votre développement en 2 ou 3 parties et mettez un argument au moins dans chaque partie. Ajoutez une illustration (exemple) pour chaque argument. Vous n'avez plus qu'à rédiger...
Ici, vous avez deux arguments dans la première partie et un dans la deuxième. Les parties 1 et 2 s'opposent. Dans ce cas, vous êtes obligés de ne pas vous arrêter là. Il ne faut pas laisser le lecteur dans l'indécision. D'où la troisième partie (ou éventuellement une conclusion) qui réfute la deuxième partie et amène la position finale. 
Il y a deux possibilités pour trancher une indécision entre deux parties : soit vous réfutez l'argument d'une partie, soit vous conservez les deux arguments en posant une condition. Par exemple, vous dites : si l'objet est la propriété d'un autre (individu ou personne morale), alors vous avez le devoir de le respecter.