mardi 18 mars 2014

Corrigé de la synthèse n° 1 (Cette part de rêve...)

Le corpus est ici.
Voici le plan détaillé du développement :

Première partie : 
Reproches faits à la rêverie :
La rêverie est vaine et démoralisante. (document 3)
Cette activité spécialement féminine présente des risques selon les directeurs de conscience. (3)
Elle risque de détourner la femme de son devoir conjugal et matrimonial. (3)
Nourrie par la lecture des romans, elle est un germe de dissipation et de révolte. (3)
La concubine du poète n'aime pas le voir rêver. (4)
Elle n'accorde pas de valeur à la rêverie et à la poésie. (4)
La rêverie rend distrait. ( document 1)
Elle empêche d'accomplir une tâche sans délai (lire ou travailler en classe). (1)
Elle n'est pas appréciée, en particulier dans l'entreprise. (2)
Elle est déconseillée au bureau. (2)
On l'associe à la procrastination et à une vie infructueuse. (2)
Elle peut virer à l'anxiété si le contexte n'est pas propice. (2)

(Se demander : Qui sont ses détracteurs ?
Que reproche-t-on à la rêverie ?) 

Commencer la première partie ainsi :
 
On reproche essentiellement à la rêverie de détourner du devoir et des obligations. Le rêveur serait celui qui se dérobe aux tâches utiles ou qui se laisse entraîner hors du droit chemin. Il est une sorte de déserteur, un fugitif, voire un rebelle en puissance. Ce qu'on n'aime pas, c'est qu'il néglige le travail, la vie sociale et éventuellement la moralité. On le voit dans l'étude de Caroline Muller qui porte sur le XIXe siècle et la fin du siècle plus précisément. Les directeurs de conscience, des religieux, dénoncent l'inutilité et les dangers de la rêverie. Ce sont surtout les femmes qui sont concernées. Etc.

Deuxième partie :
Défense de la rêverie :

Google offre à ses employés 20% de temps de travail personnel. (2)
La rêverie développe la créativité qui sera de plus en plus nécessaire dans la vie professionnelle. (2)
Les enfants rêvent. (2)
Rousseau était un adepte de la rêverie. (2)
Le poète de Baudelaire aime rêver en contemplant les nuages. (4)
Les animaux rêvent. (2)
On peut rêver dans la nature, dans les embouteillages, chez soi avec de la musique. (2)
La rêverie est jugée bonne au XIXe si elle est orientée vers Dieu. (3)
Les femmes demeurent attachées à la rêverie. (3)
De nos jours, les rêves audacieux sont appréciés. (3)
La rêverie est réhabilitée par les scientifiques. (1 et 2)

(Qui la défend ?
Quelles sont ses vertus ?)

Deuxième partie rédigée : 

Bien qu'elle ait eu et qu'elle ait encore des détracteurs, la rêverie a aussi de nombreux partisans. On trouve dans ce corpus des arguments qui justifient qu'on s'y abandonne. On voit tout d'abord, dans le document 2, que des entreprises non seulement la tolèrent mais la favorisent dans certaines limites. C'est le cas de Google, nous dit Jean-Philippe Touzeau. Cette société incite ses employés à consacrer vingt pour cent de leur temps de travail à concrétiser des rêves et des projets personnels. La moitié des créations de l'entreprise reposent sur cette pratique. Touzeau pense que la rêverie stimule le sens de l'innovation et que ce sens sera de plus en plus nécessaire dans la vie professionnelle. C'est pourquoi il estime qu'il ne faut pas étouffer l'imagination des enfants. Ceux-ci, nous rappelle-t-il, aiment se laisser aller à rêvasser comme l'auteur le faisait dans la nature. Un cadre champêtre est en effet, selon lui, particulièrement propice. C'est ce qu'avait compris Rousseau qui aimait laisser vagabonder son esprit au bord du lac de Bienne. Et ce philosophe était pourtant tout sauf improductif. On ne peut pas dire qu'il ait gâché sa vie. Il faut donc relativiser le reproche d'incurie, d'inefficacité, de procrastination fait aux rêveurs. Il faut également repousser en partie l'idée que la rêverie assombrisse l'âme. En effet, on voit le plaisir que le poète de " La Soupe et les nuages " puise dans la contemplation rêveuse des nuages. Ceux-ci lui procurent une satisfaction esthétique qu'il compare à l'attrait des yeux de sa bien-aimée. Dans ce même ordre d'idées, Touzeau se souvient du plaisir qu'il éprouvait à rêver et nous conseille d'offrir à notre esprit ces moments de détente que connaissent les animaux. Dans la nature, dans les embouteillages, chez soi avec de la musique, on peut rêver partout. D'ailleurs, même les directeurs de conscience ne condamnaient pas toute forme de rêverie puisqu'ils admettaient, uniquement il est vrai, celle dirigée vers l'infini et le ciel. Et les nuages sont, à la fois pour Baudelaire et Touzeau, un support de la rêverie. Au reste, les directeurs de conscience ne sont pas tout à fait parvenus à leur fin puisque, selon Caroline Muller, les femmes demeuraient attachées à la rêverie. Et cette sorte de police morale du XIXe n'a pas survécu de nos jours. Dans notre société, dit Muller, les rêves audacieux sont appréciés. Enfin, un dernier argument, et non des moindres, vient en renfort pour réhabiliter la rêverie. Les documents 1 et 2 s'en font l'écho. Jean Etienne révèle une découverte scientifique récente. Dans la rêverie, les deux réseaux de neurones, le réseau exécutif et le réseau par défaut, sont activés ensemble. Jusque-là les chercheurs pensaient qu'ils ne fonctionnaient pas en même temps, dit Kalina Christoff, la chercheuse canadienne qui a conduit une étude par IRMF. Sa conclusion, rapportée par Jean Etienne, est que la rêverie favorise l'émergence d'idées nouvelles et la résolution de questions difficiles. En somme, cet ensemble d'arguments redonne à la rêverie ses lettres de noblesse.

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