mercredi 13 octobre 2010

une citation de Hegel

Hegel, philosophe allemand du XIXe siècle, écrit : «Ne sont comiques que la bonne humeur et l'assurance infinies qui permettent à l'homme de s'élever au-dessus de la contradiction dans laquelle il est pris, au lieu d'en souffrir et de se sentir malheureux». (Esthétique IV, La poésie, Les genres de la poésie dramatique)
Ce qu'il appelle "contradiction" équivaut à l'incohérence, à l'absurdité, au couac, à ce bouleversement sans danger qui, pour beaucoup, suscite le rire. Prenons deux exemples. Un homme fait un faux pas et tombe. La contradiction est entre son effort de marcher et le déséquilibre qui le condamne à subir la pesanteur comme un objet. Un trader anglais dit : "La crise, c'est pire qu'un divorce. J'ai perdu la moitié de ma fortune et ma femme est encore là." La contradiction est double ici. Elle est d'une part entre le désir de s'enrichir et l'appauvrissement. Mais elle est aussi entre ce qu'on attendrait, à savoir qu'il vaut mieux garder sa femme que la perdre, et ce qui est dit. Au lieu d'être malheureux, le rieur se moque de la misère humaine. Il se réjouit d'un échec, d'une déconvenue, d'une faiblesse qui pourrait aussi bien être la sienne. Le mal devient motif de satisfaction. En riant, il fait preuve d'une assurance car il se sent à l'abri et libre de tout souci, de tout effort. C'est pourquoi bien des philosophes ont vu dans le rire l'expression d'une supériorité. Le rieur semble nous dire : Je ne risque rien, je suis au-dessus de toute menace, je ne crains rien. Le rire paraît supprimer l'importance des choses présentes. C'est comme si l'homme devenait un bref instant immortel. Il rit comme les dieux bienheureux de L'Iliade.

lundi 11 octobre 2010

Deuxième liste de questions pour le contrôle

1) Présentez de façon précise les règles de la synthèse.
2) Présentez les deux règles données en cours sur la phrase.
3) Énoncez les règles d'espacement avec les signes de ponctuation.
4) Quels sont les principaux sens du verbe "rire". Donnez pour chacun l'exemple d'une phrase.
5) Quelles sont les différentes finalités du rire selon le texte "Rire : pour quoi faire ?".
6) Dans quel sens le mot "rire" est-il employé dans ce texte ?
7) Faites la critique de la classification que suggère ce texte. Proposez une autre classification.
8) Qu'est-ce que le thème d'une phrase ? Qu'est-ce que le prédicat ? Donnez un exemple.
9) Qu'est-ce qu'une proposition ? Donnez un exemple.
10) Quelles approches différentes d'un même phénomène permettent les diverses sciences et disciplines ? Donnez-en une illustration à propos du rire.

Maxime Bazureault EEC2.

mercredi 6 octobre 2010

Plaisanter : pour quoi faire?

Le rire, comme les larmes ou l’éternuement, est une réaction naturelle du corps à certains stimuli. En tant que tel, il n’est pas volontaire et n’est pas un moyen choisi pour atteindre une fin. On ne rit pas pour s’amuser, se moquer, attirer la sympathie, comme on sourit ou comme on plaisante. Si l’on rit c’est qu’on s’octroie le droit de ne rien redouter ou respecter. Nous rions parce qu’il n’y a pas de danger et qu’aucun souci ne nous occupe. Nous dépensons dans le rire une énergie libérée par l’absence soudaine d'enjeu et d’effort. La condition du rire est une suspension momentanée de l’effort. Je peux décider avant de rire de me moquer ou de plaire. Je sais qu’avec telle personne, je ne me moquerai pas, je rirai innocemment. Je sais qu’avec d’autres, au contraire, mon rire pourra être moqueur. Mais je ne décide pas de rire, sans quoi mon rire serait forcé ou feint. Le rire, comme réaction neurologique, n’est en soi ni bon ni mauvais, ni méchant ni gentil. Il est une brusque détente, il révèle en quelque sorte une erreur. On croyait qu’il fallait être vigilant, qu’un risque existait, ne fût-ce que celui de ne pas comprendre la blague racontée. On croyait que tout se déroulerait normalement, sans couac, et tout à coup l’accident survient et s’avère aussitôt futile. Le rire est un petit triomphe. Il consiste à s’apercevoir que le lourd est léger, le dangereux, inoffensif, et que le haut est en bas. Ce qui nous impressionnait n’est qu’une illusion. Voilà ce que veut dire le rire. C’est un petit triomphe du principe de plaisir qui enlève au réel sa pesanteur et son caractère pénible. Les neurobiologistes ne connaissent pas précisément le déterminisme et la fonction du rire. Phylogénétiquement, certains biologistes estiment qu’il est apparu pour les besoins de la communication afin de signaler l’absence de danger. Telle serait sa finalité du point de vue de l’espèce. Sa fin n’est pas individuelle mais il prend une signification sociale comme toutes les réactions naturelles de l’homme. Il se voit également doté d’une valeur positive ou négative selon les conditions où il se déclenche. Il est aussi l’objet de certaines règles sociales qui varient à travers les époques et les cultures. L’homme a donc fait du rire un signe dont le sens, comme celui d’un geste, est multiple. La polysémie du verbe « rire » témoigne de cette multiplicité de sens. L’un des sens du verbe est « plaisanter ». Dans la question « rire : pour quoi faire ? » il faut entendre ce sens-là. On plaisante pour attaquer, corriger, se défendre, se lier, se moquer, exclure, etc. Mais on ne peut pas dire qu’on rit ou qu’on manifeste une émotion par des expirations sonores pour atteindre l’un de ces buts. Il ne faut pas confondre la réaction émotionnelle, qui peut être solitaire, et l’intention de produire un effet sur autrui.

vendredi 1 octobre 2010

Définition simplifiée du verbe "rire" d'après le TLF

Sens 1 : Manifester une émotion

Sens 2 : Sourire , briller

Sens 3 : Se moquer

Sens 4 : Plaisanter

Sens 5 : S'amuser


BERAUT Marc TS2B